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Programmation

Catherine Préfontaine

Captorama

Catherine Préfontaine élabore un parallèle entre les vocabulaires plastique et accoustique. Son travail se situe dans la représentation spatiale de signaux perdus comme les courants vibratoires, les signaux électromagnétiques et les ondes radio.


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Catherine Préfontaine élabore un parallèle entre les vocabulaires plastique et accoustique. Son travail se situe dans la représentation spatiale de signaux perdus comme les courants vibratoires, les signaux électromagnétiques et les ondes radio. À DARE-DARE, elle a transformé l’espace en «caisse de résonance» qu’elle a investi par le dessin et la photo ainsi qu’en utilisant des rebuts du monde de l’électronique. Elle est intervenue directement sur les murs de la galerie par le collage, le grattage et le sablage. Il s'agissait d'une intégration du dessin, de la photographie et du collage en trois dimensions dans l’architecture du lieu.

Captorama
En entrant dans l'atelier de Catherine Préfontaine, je remarque sur les murs le déploiement d'une ponctuation. Une forme énigmatique se répète. On croirait voir le poids d'une ombre qui roule sur elle-même. Mes yeux glissent, se posent et scrutent; glissent, se posent et scrutent. Je m'approche et découvre un fourmillement de marques, de signes, de griffonnages et d'égratignures se dévidant sur le mur. Je suis attentivement la trajectoire et m'absorbe dans chacun des détails qui crépitent devant mes yeux. Il y a peu à voir mais ce peu se démultiplie et devient immense. Mon oeil s'exerce, s'adapte et capte les traits gommés, les repentirs et les blancs qui disparaissent les uns derrière les autres. Frottement, froissement, fracas. Le travail retentit. Il bruit, bourdonne et siffle. À force de regarder, je vois plus et surtout, j'entend. J'ai l'étrange sensation de me retrouver à l'intérieur d'un son. Je vois sa vibration et son ondulation.

L'univers graphique et hypersensible de Catherine Préfontaine semble émerger d'un état d'assourdissement, d'une surdité passagère causée par trop de bruit, trop de stimuli, comme quelqu'un rendu sourd après un coup de canon. Plongée dans un vide sonore, elle amplifie le silence qui l'entoure jusqu'à ce qu'il devienne visible et joue, avec un plaisir tordu, à traduire pour le regard une écoute exacerbée.

- Raphaëlle de Groot


Née à Montréal, Catherine Préfontaine détient un Baccalauréat en arts visuels de l'Université Concordia. Elle complète en 2003 une Maîtrise en arts visuels et médiatiques à l'UQAM. Son travail a été présenté lors de plusieurs expositions collectives et individuelles, notamment à la Floating Gallery de Winnipeg, à Axe-Néo-7 de Hull ainsi qu'à la Maison de la culture Plateau-Mont-Royal.