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Programmation

DOIS (belote & kimura-lemoine)

MEAREWE

MEAREWE, déployée sur 100 jours, se veut une expérience participative entre le duo d'artistes et le public.


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DOIS (belote + kimura-lemoine) invite le public à MEAREWE, une installation in-situ, évolutive et participative au parc Sainte-Cunégonde, dans le cadre de notre programmation Traduction.

Issus de communautés queer de leur pays natal, fernando belote et kimura byol lemoine s'intéressent à la manière dont la performance du langage peut être vecteur d’une charge contrecoloniale. Par le truchement de subtiles interventions disruptives, leurs propositions conceptuelles reformulent la communication et fait progresser la dimension psychologique des stratégies de survie. C'est à dessein que seront ravivées des réminiscences : d'expériences corporelles traumatisantes, de performances orales transgénérationnelles et la dérégulation langagière caractéristique à ces communautés; pour honorer le savoir qui a composé le paysage des communautés queer au Brésil et en Corée du Sud.

Alors que kimura-lemoine évoque les aspects performatiques du langage en attirant l'attention sur les mots queer coréens et des gestes rituels shinto adaptés, fernando a entamé une recherche sémantique qui met l'accent sur les contributions ancestrales des Yorubas à la langue P(B)ajubá ainsi que la connexion avec les terreiros de candomblé et les expressions transgenres.

L'acte de traduction de fernando circonscrit les éléments politiques, culturels et personnels qui encadrent l'utilisation du vocabulaire bixa brésilien. L'œuvre est un jeu de mots évolutif basé sur le lien que fernando entretient avec les dialectes du nord-est, le P(B)ajubá parlé dans la rue et la mémoire des expériences vécues au Brésil. De plus, les recherches de fernando sur le P(B)ajubá accueille une collaboration avec l'activiste brésilienne Neon Cunha. 

C'est en retournant vivre en Corée du Sud de 1993 à 2006, alors qu’iel a fait son coming out dans son pays natal, que kimura-lemoine se reconnecte pour sa part avec la traduction de la vie quotidienne des queer coréens. Yel.le a appris à naviguer de manière sécuritaire dans une société très homophobe (en raison des croyances religieuses chrétiennes extrémistes qui y prévalent) et en faisant appel à l'imaginaire du shinto pour connecter et honorer nos ancêtres queer.


MEAREWE
Déployée sur 100 jours dans l’espace du parc Sainte-Cunégonde, l'intervention se veut une expérience participative entre le duo d'artistes et le public. L'installation évolutive, sera échelonnée dans le temps et ponctuée en plusieurs interventions :

‹sur la gauche›  se trouve l'arbre à secret où vous pourrez murmurer votre(vos) secret(s) dans les fissures de la peau de l'arbre, comme nous le faisons en Asie ;

‹sur la droite›  un grand arbre vous accueillera pour écrire vos souhaits sur du papier de riz que vous plierez et nouerez à la cordelette placée sur le tronc de l'arbre ;

‹derrière ces grands arbres› sur la HALTE, en parallèle à des expressions coréennes queer, le P(b)ajubá est célébré avec un poème bixa, une balado performative réalisée avec l'artiste renata paciullo et une collaboration bafônica i babadeira avec l'activiste brésilienne Neon Cunha.

‹en bas de la plateforme de bois› des mots du vocabulaire queer inscrit en alphabet coréen apparaîtront tous les mercredis avec le code couleur du tissu coréen traditionnel Saekdong.

→ → → → Pour suivre l’évolution/changements hebdomadaire de ce projet, vous pouvez vous rendre vers la page Instagram #dois_belote_kimura


DOIS (deux en portugais) est formé de deux artistes immigrant.e.s basé.e.s à Tiohtià:ke/Montréal qui se sont rencontré.e.s au centre d’artistes articule en 2015, dans le cadre de l’événement Jouer avec la nourriture organisé par l’artiste/commissaire Priya Jain. C’est à cette occasion que se sont révélées les similitudes de leurs pratiques artistiques et préoccupations.


fernando belote

fernando belote (Fern) est un artiste multidisciplinaire bixa*/queer et président.e du DC-Art Indisciplinaire, centre d'artistes autogéré qui soutient les artistes issus de la diversité capacitaire. Sa pratique artistique s'exprime avec force selon ses expériences de vie en tant que personne neurodivergent·e et survivant·e de violence domestique. Son art remet en question les effets déshumanisants du capitalisme et propose des perspectives éthiques alternatives, telles que l'éthique beesha, les points de vue contra-coloniaux et la résistance anti-fasciste. L'artiste collabore actuellement à des recherches explorant les manifestations P(B)ajubá pour perturber la cis-hétéronormativité par le biais du langage. L'objectif est de confronter la syntaxe coloniale, en brisant ses influences omniprésentes et ses structures oppressives au sein des communautés.

*Originellement perçue comme une insulte, l'expression "bixa/beesha", qui pourrait se traduire littéralement par « animal féminin » avec la valeur symbolique de "fif ou tapette". Le mot a été transformée en source de fierté, constituant ainsi une réplique significative au machisme brésilien.

kimura byol lemoine

kimura byol lemoine est un.e artiste conceptuel.le féministe en multimédia (vidéo, calligraphie pop art, écriture et collaborations) qui de par son vécu, questionne indéniablement la binarité du genre, la perception des identités des genres, raciale, la linguistique dans la « perte » volontaire ou involontaire par traduction et les corps comme objet commercial. En donnant une voix et une visibilité aux minorités, l’archivage des récits est une façon de redonner la crédibilité d’une mémoire non-eurocentrique sur les identités.