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Programmation

Douglas Scholes

(Qu’est-) Ce qui se produit quand une chose est entretenue (?) version IV

L’installation propose une alternative à l'idée conventionnelle de l'art public comme étant à la fois : statique, immuable et pérenne.


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L’installation (Qu’est-) Ce qui se produit quand une chose est entretenue (?), version IV propose une alternative à l'idée conventionnelle de l'art public comme étant à la fois : statique, immuable et pérenne. Ici, l'accent est plutôt mis sur la temporalité, l'éphémérité et le changement –trois qualités esthétiques qui caractérisent l’œuvre de Douglas Scholes.

L’installation qui se compose d’une triade de tours de briques coulées en cire d'abeille est –par nature– susceptible de se détériorer ; ce qui demande à l’artiste d'effectuer un entretien régulier. Les briques qui constituent les tours sont des reproductions par moulage de briques d'argile traditionnelles, une composante matérielle omniprésente pour la construction des immeubles dans lesquels la société vit et travaille. Pour sa part, la cire d'abeille évoque le matériau qui accueille et protège le labeur de l’essaim et structure les hiérarchies sociales de la communauté d’abeilles. Offrant la malléabilité nécessaire pour façonner la forme souhaitée, les briques creuses de cire d'abeille sont néanmoins dotées d’une résistance limitée et d’une relative fragilité pour structurer ces architectures. Le fait d'être exposé aux éléments naturels et aux interventions humaines de l’espace public extérieur révèlera en peu de temps la nature cyclique de la construction, de sa détérioration et de la nécessité de son entretien, tout comme l'attention et le soin requis pour restaurer et reconstruire les agencements dans leur formes d’origines.

(Qu’est-) Ce qui se produit quand une chose est entretenue (?), version I a été créée et installée au square Viger en 2004. Il s'agissait de l'exposition inaugurale dans le cadre expérimental de DIS/LOCATION, un projet d’articulation urbaine dans lequel le centre d’artistes DARE-DARE est passé du cube blanc à un bureau mobile ancré dans l’espace public. Un mode de diffusion de pratiques d’art actuelles que poursuit encore aujourd’hui Le centre d’artistes.

La présentation de cette quatrième version de l’œuvre est rendue possible grâce à la Ville de Montréal et aux Œuvres artistique-VAS, un projet qui prévoit l'installation éphémère d'œuvres sculpturales existentes le long des voies désignées comme passage sécuritaire pour la circulation piétonnière pendant la période de la pandémie de 2020. DARE-DARE a gracieusement fourni un soutien administratif et le site près du marché Atwater.

Diffusion/programmation financée dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.


Je fabrique des objets et m'intéresse aux compositions formelles de la sculpture, en utilisant des pratiques de construction industrielles et des matériaux communs du quotidien. Je m’intéresse aux gestes et aux actions qui reflètent nos infrastructures sociétales et, en particulier, à l'influence de l'entretien (sous ses multiples formes) sur celles-ci. Ces préoccupations ont influencé et alimenté ma pratique d’expérimentation artistique dans laquelle je considère l'esthétique pragmatique et les effets de l’entretien en tant que concepts artistiques formels.

L'esthétique pragmatique peut se traduire par l'apparence intrinsèque mais évolutive des objets, des espaces et des structures qui façonnent nos environnements par l'apparence erratique des choses due au passage et à l'usure du temps. L'esthétique pragmatique met l'accent sur la tension entre l'état actuel et l'état potentiel d'un objet ou d'un espace – tout comme sur le comment et le pourquoi ils sont considérés ou négligés.

Je conçois l’entretien comme un processus archéologique qui se déroule dans le présent et dans fil du quotidien; révélant l'histoire des choses, des activités et du contexte spatial. À travers ces gestes de maintenance, ce qui est abandonné ou oublié retrouve le potentiel d’être visible et redécouvert, permettant ainsi la revalorisation de ces choses. En exposant les couches d'activités sédimentaires que l'on trouve dans les paysages, en reconnaissant le caractère inévitable du changement et en mettant en évidence les éléments visibles mais non vus qui imprègnent la vie quotidienne, l'œuvre ouvre un espace de conversation sur la condition des choses.


Centrées sur la notion d’entretien et sur les gestes de nettoyage, de restauration ou de réparation, la pratique artistique de Douglas Scholes se présente comme une archéologie du présent et de l’ordinaire. Engagée et ludique, alliant sculpture, photographie et performance, Scholes révèle certains détails de l'environnement qui sont visibles mais pas évidents pour souligner le peu d'attention qu'on leur accorde. Le travail de Douglas Scholes a été exposé dans plusieurs institutions canadiennes, dont DARE-DARE, le MacLaren Art Center, la Southern Alberta Art Gallery et la Art Gallery of Nova Scotia. En 2012, il réalisait le projet d’envergure The Condition of Things autour du site des Jeux olympiques de Londres dans le cadre d’une résidence du Conseil des arts du Canada au SPACE Studios à Londres (Royaume-Uni). Il a également obtenu des résidences au Banff Centre (Banff, Canada), à La Maison Laurentine (Aubepierre-sur-Aube, France), Rad’Art (San Romano, Italie), Imagination Station (Detroit, États-Unis) et au 3e impérial (Granby, Canada). Il vit et travaille à Montréal.


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