Programming
Petit registre de formules – Variable X Publication
Petit registre de formules – Variable X, 2025 Catherine Lalonde Massecar & collaborators
Sub-event of
CATHERINE LALONDE MASSECAR
To explore the theme of “Methods and games of space: zones of existence" as part of DARE-DARE's programming, Catherine Lalonde Massecar proposes an approach based on the Machine génératrice de protocoles (mgP) she created in 2022.

Petit registre de formules – Variable X, 2025
Catherine Lalonde Massecar & collaborators
Concept and fabrication: Martin Dufrasne
DARE-DARE, Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal
Book : actions, formulas, variables and public space
Fabric cover with pin, post card included in book jacket, 95 pages
Run of 80 copies numbered 1/80 to 80/80
ISBN 978-2-9819625-4-6
$30
À la recherche de la variable humaine (x) : Petit registre de formules par Catherine Lalonde Massecar
Ce Petit registre de formules constitue la fixation en livret des intelligences singulières rassemblées par Catherine Lalonde Massecar pour son projet À la recherche de la variable humaine (x). Exploration soutenue par le centre d’artiste montréalais Dare-Dare, elle s’inscrit au sein du cycle de programmation 2024-2025 intitulé « Méthodes et jeux de l’espace : zones d’existences ». La notion de variable mobilisée par Lalonde Massecar, qui désigne ce qui peut changer, est représentée par une lettre. L’association en formules de ces lettres à des chiffres et des signes ouvre un champ d’expression aux possibilités infinies, pour les sciences comme pour les arts. L’artiste à la manœuvre avait déjà élaboré en 2022 sa Machine génératrice de protocoles (mgP), dont l’exécution instinctive ou machinale d’une suite d’opérations selon une durée déterminée laissait surgir un code, un concept : l’apparition d’un nouveau système. La génération de formules s’est ensuite étendue au public lors de L=309, séance tenue au Comité d’Éducation aux Adultes (CÉDA), centre communautaire hébergeant Dare-Dare. Elle fut suivie d’un second moment de création, L=C∩O, tenu lui à la Halte, espace satellite du centre d’artistes où les participant-e-s de ce Laboratoire [à ciel] ouvert étaient invité-es à « explorer librement les diverses formes que peuvent prendre l’interprétation [des] formules suggérées, ou à en créer de nouvelles ».
Sans la rigueur d’une approche mathématique pure, l’utilisation de la contrainte formulaïque et l’intégration de facteurs en lien avec la rencontre humaine (xRH) ou l’impermanence du territoire d’actions (xTA) permettait aux allié·e·s présent·e·s d’exprimer leur approche sensible du monde par le biais de formules qui, composées de variables nouvelles et extrapolées dans des directions créatives, pointaient vers une poétisation de la mathématique (Nicolas Bernier), un processus d’approximation de la position xRH en lien avec la fiction (Paul Bradley), un dialogue sonore avec un bâtiment abandonné (Laurence Beaudoin Morin) ou encore un magnifique portrait du quotidien (Mary Massecar). L’auteur de ce compte-rendu proposa pour sa part une mise en formule de l’interface art/artiste/médiation promettant de faire tout avec peu, faire beaucoup avec elleux : le temps, l’argent public, l’ouverture d’esprit et la quête de sens en constituaient les variables impossibles à fixer. Puisque la science est un peu l’accumulation d’obsessions individuelles et d’intuitions personnelles au sein de collaborations trans-historiques et -géographiques, il n’est pas surprenant que le processus artistique puisse sans difficulté y puiser pour ouvrir de nouvelles voies d’expérimentation.
À l’ère du triomphalisme des intelligences artificielles, du tout algorithmique, il s’est développé ici une réappropriation enthousiaste des outils mathématiques recentrant l’idée qu’il ne suffit pas de savoir utiliser une machine et connaître ses codes pour lui faire produire du bien, et qu’un outil ne fera que ce qu’on lui demande, lourd des biais et des prédispositions de celleux qui l’ont créé. Trous, erreurs, inconsistances, non-sens : la machine-humaine est imparfaite, et donc vivante. On peut résister par désistement et non-utilisation, par un rejet des résultats machinique, un refus de participation, un déni des termes et conditions. Œuvrer selon la méthode proposée par Catherine Lalonde Massecar, c’est s’exposer à un processus artistique interdisciplinaire encore ouvert aux inconnues et s’engager dans des tentatives collectives de créer l’infiniment grand et petit. C’est au final un registre à consulter par tous et toutes, autant pour se mettre au travail que pour s’en libérer.
Juillet 2025